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Philippe Clément, histoires de plages

Bisca Grands Lacs
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"Bisca dans les années 50 ? On avait l’impression de vivre en petite communauté, loin de tout…"

La première fois que j’ai foulé la plage de Biscarrosse, c’était dans les années 50. J’avais 10 ans et mon père voulait nous emmener en vacances dans la région où il avait terminé la guerre. Ça m’a tellement plu que j’y suis revenu chaque année. L’hôtel de la plage était alors une pension de famille et on ne connaissait que deux routes : l’une venait du bourg, l’autre partait vers Arcachon.

Cette dernière, construite sur les vestiges d’une piste allemande, était en béton, très étroite et ponctuée de refuges tous les 300 m pour que les voitures puissent se croiser !

Le Rond Point du bout du monde

L’avenue de la Plage se terminait par un rond-point devant l’hôtel. Quand on arrivait là, on se croyait au bout du monde. Pourtant, la plage était assez fréquentée, car il n’y avait rien d’autre à faire que se baigner et bronzer. Le soir, on guettait le passage d’un artisan confiseur qui, dans son camion, confectionnait des sucettes...

Notre grand jeu était de deviner l’arôme du jour. Sur la plage, on trouvait des jeux et des clubs où tous les enfants apprenaient à nager. Les adultes se changeaient dans des cabines et réservaient leurs transats. On avait l’impression de vivre en petite communauté, loin de tout. Quand mes parents ont fini par faire construire à Biscarrosse et qu’ils ont demandé le téléphone, on avait le numéro 9 ! À la rentrée, mes petits camarades parisiens me demandaient : « Mais c’est où Bisca ? » Je gardais pour moi ce paradis secret...

En Dodge sur le sable !

Avec les années, les estivants sont allés explorer d’autres plages : la Sud, à la limite du terrain militaire actuel ; puis la Nord, quand une deuxième route et un rond-point furent construits ; enfin le Vivier, qu’autrefois on atteignait après une longue marche.

En 1958, les voitures étaient rares. Le propriétaire de l’Hôtel de la plage conduisait une Dodge. Il nous emmenait parfois jusqu’à la plage du Petit Nice à bord de son imposante américaine... et par le chemin le plus direct : la plage !

Aujourd’hui, la présence des parkings a changé le panorama. Il est devenu facile de se garer pour aller se baigner. Mais on apprécie encore l’aspect sauvage et authentique de notre littoral, qui n’est pas aussi policé que les plages de Royan ou Saint-Tropez. Quant à Biscarrosse, c’est un village sous les pins qui a su conserver son caractère nature... Pas mal pour la 3eme commune des Landes !